Mythe 2. Ulysse et le cyclope (consigne papier)⚓
Question⚓
Extraire des informations du mythe en répondant aux questions suivantes.
Question 1 - Identifier les héros et les dieux.
Question 2 - Identifier les actions principales des personnages.
Ulysse et le cyclope
Nous parvînmes à la terre des cyclopes. Ils vivent sans lois et ne cultivent pas, ne se rassemblent pas pour délibérer. Nous vîmes une caverne où habitait un homme géant qui ne se mêlait point aux autres. Alors j'ordonnai à mes compagnons de rester auprès du bateau. J'en choisis douze des plus braves, et je partis, emportant une grande outre pleine de vin.
Nous arrivâmes à son antre et nous y entrâmes. Mes compagnons me suppliaient de retourner. Mais je ne le voulus point car je désirais voir cet homme. Alors nous l'attendîmes. Il revint et nous nous cachâmes, épouvantés, dans le fond de la caverne. Il poussa dans la caverne ses troupeaux. Puis, soulevant un énorme bloc de pierre, si lourd que vingt-deux chars n'auraient pu le remuer, il le plaça contre la porte. Puis il nous aperçut et nous dit :
– Ô étrangers, qui êtes-vous ? D'où venez-vous ?
Notre cœur fut épouvanté au son de la voix du monstre. Mais, lui répondant ainsi, je dis :
– Nous sommes des Grecs venus de Troie, et nous errons sur les vastes flots de la mer, cherchant notre demeure.
Il ne me répondit rien ; mais, en se ruant, il saisit deux de mes compagnons et les écrasa contre terre. Et, les coupant membre à membre, il prépara son repas. Et il les dévora comme un lion. Quand le cyclope eut fini de manger, il s'endormit. Et je voulus, tirant mon épée et me jetant sur lui, le frapper à la poitrine ; mais une pensée me retint. En effet, nous aurions péri de même d'une mort affreuse, car nous n'aurions pu déplacer le rocher qu'il avait placé devant l'entrée. C'est pourquoi nous attendîmes.
Le lendemain matin, il saisit de nouveau deux de mes compagnons et prépara son repas. Et dès qu'il eut mangé il poussa hors de l'antre ses troupeaux. Et il remit le rocher en place. Et je restai, méditant comment je me vengerais, si toutefois Athéna voulait bien encore me protéger. Apercevant un tronc d'arbre dans la caverne, je taillai puis cachai un épieu en pointe. Le soir, le cyclope revint et dévora de nouveau deux de mes compagnons. Alors, tenant dans mes mains une coupe de vin, je m'approchai de lui et je lui dis :
– Cyclope, prends et bois ce vin après avoir mangé des chairs humaines.
Il prit et but plein de joie.
– Donne-m'en encore et dis-moi ton nom, me dit-il.
Et je lui en offris trois fois. Mais dès que le vin eut troublé son esprit, alors je lui parlai ainsi :
– Cyclope, tu me demandes mon nom. Mon nom est Personne.
Il tomba finalement à la renverse. Ayant saisi l'épieu avec mes compagnons, nous l'enfonçâmes dans l'œil du cyclope. Et il hurla horriblement. Alors, il appela les cyclopes qui habitaient autour de lui. Ils accoururent et lui demandèrent pourquoi il se plaignait. Il leur répondit :
– De quoi je me plains ? De Personne.
Et ils lui répondirent :
– Certes, nul ne peut te faire du mal puisque tu es seul.
Ils parlèrent ainsi et s'en allèrent. Et je ris de ma ruse.
Mais le cyclope enleva le rocher de la porte, et, s'asseyant là, étendit les bras, afin de saisir ceux de nous qui voudraient sortir avec les brebis. Nous nous suspendîmes sous leur ventre. Et lui tâtait le dos de tous les animaux qui passaient devant lui, et il ne s'apercevait point que nous étions dessous. Nous nous échappâmes jusqu'à notre nef. Mais quand nous fûmes éloignés, alors je dis au cyclope :
– Cyclope, mon nom est Ulysse et non Personne.
Il entra aussitôt dans une violente fureur, et, arrachant la cime d'une grande montagne, il la lança. Et elle tomba dans l'eau à l'arrière de la nef. Puis il implora Poséidon : "Père, fais qu'Ulysse ne rentre jamais chez lui !"
D'après l'Odyssée, chant IX.