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H1 Le patrimoine, lecture historique : la vieille ville de Jérusalem (cours)

dimanche 11 novembre 2012, par Paul Mougin

H1 Le patrimoine, lecture historique : la vieille ville de Jérusalem

Cours = 4h / Sujet de bac = composition uniquement

livre Hatier 2012

Document élève à télécharger :

H1 Patrimoine Jérusalem (document élève)

Le cours complet à télécharger :

H1_Patrimoine_lecture_historique_Jerusalem

Introduction

Introduction

Travail préparatoire

  1. Lire l’introduction livre pages 16-17.
  2. A l’aide des dates-clés livre page 28 et de la leçon livre 2 page 28, identifier les événements suivants :
  • 3.500 avant J.-C. =
  • 587 avant J.-C. =
  • Ier siècle avant J.-C. - IVe siècle après J.-C. =
  • Ier siècle avant J.-C. =
  • 70 après J.-C. =
  • IVe siècle – VIIe siècle =
  • 326 =
  • VIIe siècle – VIIIe siècle =
  • fin VIIe siècle =
  • 1099 =
  • 1187 =
  • XIIIe siècle – 1917 =
  • 1917 =
  • 1948 =
  • 1967 =
  • Définition du sujet :
    • le patrimoine =
    • une lecture historique =
    • la vieille ville de Jérusalem =
  • livre Photo 8 page 32

Vidéo 1

Consigne

 : Que nous apprend cette crise en 2010 sur le patrimoine de la vieille ville de Jérusalem ?

  • Problématique
    Que nous apprend le patrimoine de la vieille ville de Jérusalem sur le rapport des sociétés à leur passé ?
  • Plan
    I. Une ville, trois patrimoines
    II. Une construction historique complexe
    III. Un patrimoine au cœur des enjeux actuels

Partie I

Séance 1

I. Une ville, trois patrimoines

Jérusalem :

  • ville sainte des trois religions monothéistes = patrimoine immatériel
  • concentration de lieux sacrés = patrimoine matériel

Le patrimoine de Jérusalem (carte animée)

Jérusalem (carte animée)

Le patrimoine de Jérusalem (photo animée)

Jérusalem (photo animée)
Consigne 

 : Identifier les différents éléments patrimoniaux de la vieille ville de Jérusalem.

A. Le judaïsme

livre Photos 2 et 3 page 30 + reconstitution 4 page 31 + carte 1 page 30

Vidéo 2

B. Le christianisme

  • livre Photo 6 page 31 + carte 1 page 30

Vidéo 3 Saint-Sépulcre

C. L’islam

  • livre Photos 2 + 3 page 30

Partie II

Séances 2 & 3

II. Une construction historique complexe

Comment naît une ville "trois fois sainte" :
(Cliquer ci-dessous pour voir la vidéo)

  • Vieille ville de Jérusalem = 3 000 ans d’histoire sur 1 km² de superficie
  • Histoire = cité au cœur de l’identité religieuse du judaïsme, du christianisme et de l’islam
  • un enjeu
Consigne

 : A l’aide des documents, montrer l’évolution historique des trois patrimoines.

A. Le judaïsme

1. L’exil
  • livre Photo 14 page 33

Document complémentaire 1

La Bible enjoint d’entretenir le souvenir de Jérusalem. Trois fois par jour, c’est tourné vers Jérusalem que prient les fidèles. Et, chaque année, le rituel familial du repas pascal s’achève par cette formule : « L’an prochain à Jérusalem ». Cependant, dans son immense majorité, le peuple juif s’est accommodé de l’exil. Chez les juifs médiévaux, Jérusalem est avant tout un symbole, même si la Jérusalem terrestre n’est ni dévalorisée ni occultée et demeure, ici-bas, la porte du Ciel. La Terre sainte et la Ville sainte sont de moins en moins elles-mêmes, pour être de plus en plus autre chose qu’elles-mêmes.

D’après J.-C. Attias, Si je t’oublie, dans L’Histoire n°378, juillet-août 2012, pages 54-56.

2. Le retour

Document complémentaire 2

Sionisme
3. Israël
  • livreCartes 6 page 267 + page 18
  • livrePhoto 3 page 29 + Document complémentaire 3
    Mur occidental 1967

B. Le christianisme

1. L’action de l’empereur romain
  • livre Photo 6 page 31 + Document complémentaire 4
    Invention croix
2. Les croisades
  • livre Photo 6 page 31 + Document complémentaire 5
    C’est vous seul que le Seigneur choisi pour l’adorer au lieu où ses pieds se sont arrêtés. Nous lisons qu’autrefois il a été transmis au saint Moïse ce précepte : « Dénoue la chaussure de tes pieds car le lieu dans lequel tu te tiens est une terra sainte ». Ce lieu-là était saint mais il n’était qu’une figure, celui-ci est la réalité qu’exprimait ce symbole. Et moi je vous dis dénouez la chaussure de vos pieds car le lieu dans lequel vous vous tenez est une terre sainte. Oh ! qu’il est redoutable ce lieu où le Dieu de toute consolation a fait avec nous un pacte d’alliance ! Grâces vous soient rendues, Seigneur, pour avoir opéré cette bonne œuvre au milieu de la terre.Voici un lieu beaucoup plus saint que celui où s’est arrêté Moïse. Voici le lieu où ils L’ont posé.

D’après la Lettre de St Bernard à Guillaume, patriarche de Jérusalem, première moitié du XIIe siècle

3. La redécouverte
  • livre Photo 2 page 29

C. L’islam

1. La conquête
  • livre Texte 5 page 31
2. Les croisades

Document complémentaire 6

Saladin marcha sur Jérusalem. L’Islam demandait Jérusalem, prompt à apporter des vies pour la délivrer de ses malheurs. En réponse au cri de douleur poussé par le Rocher qui appelait au secours contre l’ennemi, résonnait un écho rapide qui allait ramener la foi dans la ville devenue étrangère à sa patrie et la restituer à sa tranquille demeure en chassant d’al-Aqsâ ceux que Dieu allait chasser avec sa malédiction. On marchait pour passer la bride à Jérusalem devenue rebelle ; pour y faire taire le bruit des cloches chrétiennes et retentir l’appel islamique à la prière, pour que les mains de la foi en chassent celles des Infidèles, pour la purifier des salissures de leur race, des ordures de cette humanité inférieure, pour réduire leur esprit au silence en rendant muets leurs clochers. La nouvelle vola jusqu’à Jérusalem ; le cœur des occupants sursauta d’effroi.

Ayant pris possession de Jérusalem, le sultan donna l’ordre impératif de rendre visible le mihrab de la mosquée al-Aqsa. Les Templiers l’avaient masqué par des murs et converti en magasin pour les grains. Quant au Dôme du Rocher, les Francs avaient élevé sur lui une église et un autel ; ils y avaient isolé l’emplacement de l’empreinte du pied de Mahomet en construisant un petit dôme doré. Cette roche était donc cachée par les constructions qui la recouvraient, submergée par l’église qu’on avait édifiée : c’est pourquoi le sultan donna l’ordre de la découvrir.

D’après Imad al-Din, Conquête de la Syrie et de la Palestine par Saladin, fin du XIIe siècle.

3. Le nationalisme palestinien

Document complémentaire 7

D’abord, le culte de Jérusalem se développe dans un espace qui lui est extérieur, à distance, mais de manière concrète : à distance, parce que hors des lieux saints et de la ville de Jérusalem, et souvent hors de Palestine, dans le cas de la diaspora ; de manière concrète, car il y a peu de Palestiniens qui ne possèdent un objet ou une image fétiche de al-Quds, du dôme du Rocher et de la vieille ville, de ses monuments. Pour l’ensemble de la communauté palestinienne, le souvenir de al-Quds se reconstitue ou s’épanouit dans de multiples supports : objets, cartes et images, récits et chansons, patrimoine reconstitué

Ensuite, en remontant le cours du demi-siècle écoulé, on s’aperçoit que les dirigeants et acteurs palestiniens ont mis constamment l’image de Jérusalem et du Dôme au cœur de leurs projets, de leurs discours et de leurs actions. Chaque projet urbain et politique a été envisagé à partir de la conservation de la vieille ville.

Le sentiment patrimonial et identitaire s’est donc forgé à Jérusalem-Est, pensée comme cœur de la communauté musulmane et arabe. On comprend mieux dans ces conditions que la rénovation du quartier dit des Maghrébins en 1967 au profit de la construction du nouveau quartier juif, ait été un événement considérable. Il remettait en cause la présence palestinienne et alimenta la bataille architecturale de Jérusalem. Dans la période qui suivit la prise de Jérusalem par Israël et durant les trois dernières décennies, al-Quds devint le mythe porteur du destin national palestinien, notamment quand les signes de son identité arabe furent menacés.

D’après Bulle Sylvaine, Espace et mémoire collective à Jérusalem, Annales. Histoire, Sciences Sociales, 2006/3 61e année, p. 583-606.

Partie III

Séance 4

III. Un patrimoine au cœur des enjeux actuels

Au cœur du conflit israélo-palestinien

Consigne

 : Identifier les différents conflits autour du patrimoine de Jérusalem.

A. Un patrimoine sous contrôle

1. Le contrôle de l’espace

Plan de partage + statut de Jérusalem jamais appliqués

→ ville d’abord sous autorité de la Jordanie puis, à partir de 1967, sous celle d’Israël

  • livre Texte 7 page 31

Document complémentaire 8

En 2010, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a décidé d’inscrire le caveau des Patriarches [à Hébron] et le tombeau de Rachel [à Bethléem] sur la liste des sites du patrimoine national [israélien] de façon à ne pas oublier notre histoire. Hélas, trois fois hélas, Nétanyahou n’a manifestement pas lu les conclusions des fouilles archéologiques les plus récentes, qui affirment qu’Abraham, Isaac et Jacob ne peuvent avoir vécu à l’époque décrite par l’imagination fertile des rédacteurs de la Bible.
Nétanyahou a soudain décidé de consacrer un budget de 500 millions de shekels [132 millions d’euros] à la conservation de sites historiques sur le territoire israélien. Certes, au lieu de cela, il aurait pu faire bénéficier de cet argent les lycées public ou les universités pour y financer des cours d’histoire, qui vont à vau-l’eau. Seulement, pour produire et reproduire une mémoire nationale inamovible et hermétique, des lieux de culte en pierre seront manifestement toujours plus efficaces que des débats universitaires ouverts à la critique.

Shlomo Sand, Ces “lieux saints” qui tuent la paix, Courrier international, 4 mars 2010.

2. Le contrôle de l’histoire

Document complémentaire 9

Histoire sous contrôle

Document complémentaire 10

Patrimoine conflictuel

B. Un patrimoine sous tension

Document complémentaire 11

Archéologie crises

Document complémentaire 12

Plus d’une soixantaine de tués palestiniens, quatorze morts israéliens et un bon millier de blessés. Si lourd soit-il, le bilan des trois jours d’affrontements armés, qui ont éclaté mercredi dernier dans les territoires palestiniens ne rend compte qu’imparfaitement de l’ampleur de la déchirure qui s’est produite entre les deux peuples de Terre sainte.
L’ouverture d’un tunnel archéologique, qui passe sous et débouche dans le quartier musulman de la vieille ville de Jérusalem, fit l’effet d’une bombe. Percé il y a onze ans, ce tunnel de 488 mètres de long sur un mètre de large longe le mur des Lamentations. A de nombreuses reprises, ces dernières années, les représentants religieux qui administrent l’esplanade des Mosquées ont protesté contre ces travaux archéologiques. Selon eux ces travaux visent constamment à affirmer dans la pierre ’ l’identité juive ’ et exclusivement juive de la ville trois fois sainte. Plus grave, les musulmans affirment que le tunnel ’ menace les fondations mêmes du Dôme du Rocher et de la mosquée al- Aqsa ’. L’affirmation musulmane est vigoureusement niée par les archéologues israéliens.
Jusqu’au 24 septembre, le tunnel ne disposait que d’une seule entrée, près du mur des Lamentations. Les touristes qui le visitaient devaient ressortir par la même ouverture. La seconde ouverture, percée le 24 septembre, débouche sur la via Dolorosa, le chemin de Croix présumé du Christ, qui traverse les quartiers musulmans et chrétiens de la Vieille Ville.
En soi, la mesure pouvait sembler inoffensive. Mais dans un lieu aussi chargé d’émotions et de croyances, l’ouverture va déborder sur la via Dolorosa et déboucher au départ du chemin de Croix. Le quartier risque de perdre son caractère musulman (un quartier qui s’étend jusqu’à la porte des Lions).
Les gouvernements israéliens précédents le savaient, et c’est pourquoi, ils n’ont jamais voulu donner leur feu vert au percement d’une nouvelle entrée. Benyamin Netanyahou, n’a pas eu cette prudence. ’ Le tunnel restera ouvert parce qu’il est l’affirmation de notre souveraineté sur Jérusalem ’, s’entête le Premier ministre.

D’après TESSAN CLAUDE/TROUBE CHRISTIAN/CHABAUD CORINE - Publié le 3 octobre 1996 - La Vie n°2666

Conclusion

Conclusion

Le patrimoine de Jérusalem est à la fois immatériel et matériel. Son importance s’explique par l’histoire de la ville, sacralisée par les différentes parties. Il est actuellement au centre de conflits parfois violents entre deux nations qui s’y affrontent. Il peut donc parfaitement être étudié historiquement. L’historien peut y lire comment la ville a été marquée par les conflits et les coexistences. Chaque époque et chaque civilisation y a laissé des traces monumentales et des apports culturels et spirituels. À l’heure actuelle, la cité vit toujours à la fois la coexistence des cultures et les tensions entre elles. L’interprétation par l’historien du patrimoine culturel de cette ville reste donc un enjeu majeur.

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